dimanche 23 mai 2010

La politique française traverse-t-elle aussi une crise existentielle... ?

JANVIER 2003



« Université d.Aix-Marseille Cycle de séminaires "Démocratie et territoires"


Organisé par le CESSA,
(Centre d.études en sciences sociales appliquées)
et l.ARÈNE (Appui, recherche, éducation pour la négociation locale sur les environnements)


Le clientélisme, comment ça marche ?


Clientélisme et politique en région Provence Alpes Côte d.Azur


I n t e r v e n t i o n  d e  P h i l i p p e  S a n m a r c o »
http://www.conventioncitoyenne.com/documents/PSMCessaclientelisme.pdf

*13 pages que chaque citoyen, chaque électeur devraient lire ou relire en cette période de très grave crise économique et sociale.
Dans notre belle démocratie française, le clientélisme et la politique n'ont cessé de prendre de l'ampleur; ce qui a contribué à paralyser la rationalisation de la bonne utilisation de l'argent public.
Dans chaque coin de l'Hexagonne, des contribuables français, des émissions télévisées n'ont cessent de dénoncer des gabegies de deniers publics.
Dans notre pays, au fil du temps des liens extrêmement puissants se sont noués entre les groupes politiques locaux, régionaux, nationaux et les grandes sociétés commerciales d'offres de service.
Inéluctablement, ce clientélisme a conduit à l'explosion de réseaux politiques et sociaux, suppléants au passage loges et obédiances maçonniques.....
Très souvent, où l'on rencontre un financement croisé d'argent public et privé, de subventions de l'Etat et de l'Europe, des dérives financières importantes sont annoncées mais, sont-elles toujours vérifiées et controlées ?. L'Etat et les collectivités pourraient-ils se préoccuper davantage de faire des économies financières dans le domaine de la gestion des Tansports publics et de ses services annexes, idem pour celle du logement « social » et des collecteurs du 1% patronnal, sans oublier celle du traitement des eaux et des déchets, etc... ?

A titre d'exemple : « L'augmentation du poids des aides au logement sera donc partagée en 2010 entre l'Etat et les régimes sociaux qui contribuent à leur financement. Cette contribution des régimes sociaux d'un montant total de 3,876 milliards d'euros repose sur la CNAF pour 3,859 milliards d'euros et sur la MSA pour 17 millions d'euros. » Sources « Projet de loi de finances pour 2010 : Ville et logement »
zen-fiatlux

* Petits extraits de ces 13 pages :

Page 4 : 3-Le contexte

" Un environnement social particulier est aussi nécessaire au développement des pratiques clientélistes : ce système se développe lorsque des communautés fragiles ont besoin d'aide pour s'insérer. Si vous êtes diplômés de l'enseignement supérieur, si vous exercez une profession libérale, ou si vous appartenez à de grands réseaux puissants - syndicats ou autres - vous n'avez pas besoin de solliciter un élu. Mais si vous êtes projetés dans un monde que vous ne connaissez pas bien, là le clientélisme est au contraire un système qui va vous tendre la main, à condition que vous soyez français, et plus particulièrement électeur. Les Corses qui
connaissaient historiquement ce système l'ont naturellement fait fonctionner au bénéfice de ceux d'entre eux qui devaient quitter leur île. Par contre si vous êtes un étranger, vous n'intéressez personne. Pour un élu il est très compliqué de s'occuper de quelqu'un qui n'est pas français. Devrai-je dire que ce n'est pas rentable ? Car tout ce que vous ferez pour des étrangers, même s'il s'agit de mesures évidentes relevant de l'intérêt général ou simplement de l'application de la loi, vous sera reproché par une partie de votre électorat. Par contre une communauté d'origine étrangère, citoyens « français de fraîche date », là c'est parfait. On voit
bien comment les Italiens, les Arméniens et aujourd'hui les Maghrébins entre autres ont été et sont partie prenante du système clientéliste. Il est intéressant de noter que dans le cas des Maghrébins, le fait qu'on n'ait pas donné le droit de vote aux étrangers plus tôt a retardé leur insertion dans le jeu clientélaire. Il a fallu attendre que la jeune génération se retrouve sur les listes électorales pour que brutalement des élus ouvertement racistes découvrent tout à coup que des noms à consonance maghrébine devenaient un électorat intéressant...."

" Page 6 : 4-Les conséquences


Quelles sont les conséquences des pratiques clientélistes ? J.ai fait précédemment référence aux termes commerciaux d.offre et de demande. Si l.offre est supérieure à la demande, vous avez un facteur d.intégration de couches sociales marginalisées. Si l.offre est inférieure à la demande, et c.est bien évidemment les cas depuis longtemps, la ségrégation s'accroît, la tension monte, qui vont nourrir le vote d.extrême droite sur le thème simple :
« pourquoi lui et pourquoi pas moi ? ».


Par ailleurs il est évident que quelqu.un qui a été embauché dans ces conditions n.a pas été embauché pour travailler. De bonne foi, il ne va pas bien comprendre ce qu.on va lui demander. De toute façon il n.a pas été embauché pour ses compétences. Cela va donc amener à des dysfonctionnements chroniques dans le fonctionnement des services : la hiérarchie y est complètement court-circuitée. Le seul qui peut donner un ordre à celui qui ramasse les ordures ménagères, ce n.est pas le chef d.équipe, c.est le bienfaiteur qui, lui, s.en gardera bien. Donc ça ne fonctionne pas.


Mais il y a aussi des processus politiques majeurs qui se trouvent enrayés de ce fait....."
 
"... Or il est plus facile de fidéliser un petit groupe d'électeurs en leur disant par exemple que les autres, et
singulièrement les étrangers, sont responsables de tout. Ça marche électoralement. Vous ne réglez pas les problèmes du quartier, au contraire, vos discours vont les aggraver et rendre les solutions impossibles. Mais peu importe, on gagne les élections, on aboie avec les loups avec ce qui devient "un discours de terrain". Mais pour l.intérêt général, c.est très grave. On n'est plus dans l'anecdote, on est dans la paralysie des grands enjeux urbains, économiques et sociaux. Cela génère de grandes misères qui nous crèvent les yeux, qui s.aggravent et se multiplient malgré la politique de la ville ainsi ouvertement dévoyée par quelques petits
féodaux."

Page 7 et 8 : 5. Les remèdes


" J'emploie le mot de remède parce que je pense qu'il s'agit d'une maladie sérieuse...."
" - Je voudrais terminer par ce qui est le coeur du problème, le fonctionnement des partis politiques. Car dans une démocratie c‘est le noyau nucléaire de la politique qui va faire que tout va fonctionner d'une manière ou d'une autre. Or aujourd'hui pour comprendre ce qui se passe, il ne faut pas faire d'analyse politique. Il faut faire de l'analyse commerciale, et prendre conscience que des groupes d'investisseurs ont racheté des marques déposées. Une marque déposée, c'est la marque d'un parti quel qu'il soit. Une fois qu'on l'a achetée, il faut la rentabiliser, car il y a eu un investissement de fait. Ensuite il faut se protéger de tout ce qui pourrait être une "OPA inamicale", c'est-à-dire qu'il n'est pas question qu'il y ait des adhésions hors contrôle. C'est pourquoi une demande spontanée se voit le plus souvent retourner une question : « pourquoi venir adhérer chez moi ? ». Un parti dit démocratique a été jusqu'à imposer récemment une limitation draconienne du nombre des nouvelles adhésions qui ne peuvent désormais n'être que marginales. Il faut dire que c'était après une inflation du nombre des cartes de complaisance chèrement payées pour s'assurer une majorité. On n'allait donc pas permettre que cela se renouvelle ! Ce verrouillage fut d'ailleurs présenté comme une mesure d'assainissement. Mais la bunkérisation des partis ne s'arrête pas là. On assiste aussi à la généralisation de l'embauche par les collectivités locales des cadres dont on s'assure ainsi la loyauté. Il y a des partis dont 90 % des cadres, responsables des structures de base, sont salariés par une collectivité. La qualité du débat politique devient alors un objet de luxe. Et finalement le choix des candidats aux élections se fait à guichets fermés. La boucle est bouclée. Il ne saurait y avoir de surprises. La démocratie est ainsi confisquée par de petites bandes qui se moquent des contenus de l'action publique et n'ont d'autre objectif que de prospérer....".

Page 13, la conclusion finale me conviendrait bien :

" ....C'est pour ça que je plaide pour aller vite devant le suffrage universel de l'ensemble de la communauté urbaine. Il n'y aura que ça pour nous en sortir. Jusqu'à présent ces problèmesl à sont réservés aux élus qui trouvent le système formidable. Et pour cause. Imaginez l'élu d'une commune de 3000 habitants, il est élu par combien d'électeurs ? Moi, je suis battu dans un secteur de Marseille en obtenant infiniment plus d'électeurs qu'il n'en faut pour être élu maire d'une commune périphérique. Mais le niveau de l'indemnité de maire de 3000 habitants, et l'indemnité de vice-président d'une communauté d'un million d'habitants, ce n'est plus pareil. Tout à coup la vie devient belle. Plus la voiture, le chauffeur, la secrétaire, tout va bien, pourquoi voulez-vous que ça change ? Ce n'est donc pas de l'intérieur que viendront les solutions. Contrairement aux espoirs, la création de la communauté a aggravé les paralysies. Si on en reste là, ça va saggraver encore. Je pense qu'il faut, c'est pour ça que je participe à ce genre de réunions, qu'il y ait un mouvement d'opinion en faveur de l'élection des communautés urbaines au suffrage universel."

Sources : http://www.conventioncitoyenne.com/documents/PSMCessaclientelisme.pdf  
http://zen-fiatlux.blogspot.com 
Courriel : fevrieralain@hotmail.fr
http://www.facebook.com/alain.fevrier     

2 commentaires:

Anonyme a dit…

" L'économiste en chef du Fonds monétaire international Olivier Blanchard juge nécessaire que la Banque centrale européenne (BCE) "clarifie sa communication et convainque les marchés" qu'elle continuera, "si nécessaire", à acheter des obligations d'Etat."

lire la suite en cliquant sur :
" ZONE EURO : L'économiste en chef du FMI appelle la BCE à clarifier..."
source Google-La Tribune-AFP-Boursorama

Alain Février a dit…

Coup de " gris ou... " en Gaulle

Le peuple, la Bourse ont perdu confiance dans celles et ceux qui gouvernent la France.

La France aurait besoin d'un Général de Gaulle ou, plus près de nous, d'un Jacques Chirac qui n'a pas eu peur de dissoudre l'Assemblée Nationale au risque de renvoyer à la maison tous ses petits copains.

Au lieu de cela, la France a un président qui menace de quitter l'Europe, alors, qu'à l'évidence, il en est dans une totale impossibilité financière !.

Il faut reconnaître que l'irresponsabilité des politiques carrièristes de la droite libérale et, plus généralement de l'ensemble de la classe politique, elle est flagrante aux yeux du peuple. Maintenant que tous ces "nantis" de la politique crient au loup et se complaisent dans le rôle d'une veuve éplorée, ils voudraient faire porter le chapeau de leurs graves erreurs à leurs concitoyens et à la Gauche. Elle est devenue quotidiennement leur tête de turc. C'est facile quand on est à bout d'arguments...

Pas courageuse pour un sou cette majorité présidentielle, qui n'ose même pas reconnaître la rigueur qu'elle a organisée dans le pays.
La casse financière et sociale de la France est bien avancée et, uniquement les banques, les grands groupes et certains politiques en sont les bénéficiaires.

Dans les grandes entreprises (non soumises au copinage politique), tous ces gens auraient été remerciés depuis belle lurette.

Il est évident qu'il faut commencer par faire des économies à l'Elysée avant d'organiser un grand ménage politique dont la France a tellement besoin. Pourquoi engager à prix d'or tous ces cabinets de consultants, de sondeurs, d'experts..., ajoutons à cela, les centaines de commissaires et de commissions, les rapporteurs recasés pour cause d'échec électoral ou pour perte de portefeuille ministériel, etc...

Il faudrait commencer par là, avant de faire tout et n'importe quoi ?. Ce que proposent les experts des experts peuvent-ils encore recueillir l'adhésion des citoyens ?.

Quand j'entends les porte- paroles du gouvernement et leur président prendre le peuple à témoin à chacune de leur phrase, c'est à croire qu'ils sont complètement déconnectés des réalités quotidiennes. Comme le disait si bien Raymond Barre : " Ils sont enfermés dans leur microcosme parisien "

Alain Février